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La Silueta est un des studios de création les plus importants de Colombie, en plus d’être une maison d’édition, une imprimerie est un lieu d’exposition. À Bogota, j'ai effectué un de mes stages de 4e année auprès des cinq membres permanents, directeurs artistiques, graphistes, illustrateurs, et pu travailler sur tous les supports : print, web, photographie,TV, scénographie d'expositions. J’ai eu l’opportunité de pratiquer la direction artistique sur des projets très différents comme toute la communication et la direction artistique de l'exposition rétrospective «El Arte de la Desobedencia» au Musée d'Art Moderne de Bogota. J’ai eu l’occasion de réaliser le graphisme de l’album «Capitan Latinoamerica» d’un groupe de ska colombien. J’ai conçu des pages du site de la célèbre Fondation Batuta (grande association qui construit des écoles de musique dans les zones difficiles occupées par les FARC). On  m’a confié la conception et la réalisation de la charte graphique de tous les guides d’une série à venir pour Netflix Latinoamerica. Pour ce projet, j’ai pu réaliser dans une morgue, la direction artistique photographique ainsi que les prises de vue pour tous les guides imprimés. Certainement le projet le plus important de mon stage....!

C'est au Costa Rica, que j’ai effectué un stage en 4ème année, auprès d'un architecte français indépendant, Julien Morel, qui travaille sur des projets de résidences privées et d'hôtels entre les États-Unis et le Costa Rica. J’ai terminé une maison à Santa Teresa, attenante à deux autres maisons qu'il a construit en même temps. Je suis venu chercher des difficultés, des imprévus, des conditions de travail particulières et difficiles, des tempêtes et des vagues, une nature exceptionnelle et omniprésente. J'y ai trouvé une expérience dans tous les champs que recouvre la construction d'une maison: fondation, isolement thermique, étude de structure acier et systèmes, coulage de dalles, écoulements des eaux fonctionnement global, menuiserie et mobilier intégré, gestion de chantier (seul pendant une semaine pour gérer le chantier), finition de peinture, approvisionnement, dessin maison présentation projet client, études toits et propositions, relation client. Cette expérience a été extrêmement formatrice, elle a repoussé mes limites plus loin que je n'avais imaginé, j'ai dû faire face à des épreuves physiques et mentales tous les jours.

Un premier échange à Tokyo entre Gilles Poplin et Dennis Paphitis, fondateur de la marque Aesop, s’est prolongé à Paris par une discussion nourrie, sur la création. Depuis qu’il a fondé la marque en 1987, Dennis Paphitis a contribué à la conception de 250 boutiques et 17 bureaux dans le monde. C’est un homme généreux, guidé par une philosophie qui conjugue éthique, esthétique et intuition. Maître d’ouvrage esthète, il a développé son concept avec 70 des plus grands architectes internationaux. À l’invitation de Penninghen, le 2 octobre dernier, il est venu partager avec les étudiants d’architecture intérieure et de direction artistique sa vision à travers une conférence spécialement conçue pour eux. De la direction de création de l’image de marque à son positionnement, du packaging au choix des lieux de vente et à leur agencement intérieur, la direction de création donnée à Aesop relève d’une esthétique fonctionnelle qui détermine la “charte”, le cadre unique, codifié, identifiable au sein duquel le “Bien Être” doit pouvoir s’épanouir.

L’acte d’achat dans une boutique Aesop relève de l’expérience multi-sensorielle. Comme Einstein, Dennis Paphitis considère que  “tout devrait se faire aussi simple que possible, mais pas plus simple”. Le flaconnage et le packaging, réduits au minimum, n’ont pas changé depuis 30 ans. Une forme d’esthétique relationnelle incite les concepteurs des boutiques à tisser une relation unique entre la marque et l’histoire du lieu qui l’accueille. Pour chacune des boutiques, les matériaux choisis, comme les techniques locales les plus pointues, sont recherchés, associés à des éléments symboliquement liés à l’histoire des villes, autant de faire-valoir inscrivant l’histoire du lieu dans le “roman” de Aesop. Les rencontres, les hasards et les affinités électives que Dennis Paphitis cultive, guident ses choix inscrits dans un tout cohérent, où règnent équilibre, immanence et unité. 

Cette conférence s'inscrit dans le cycle réservé à tous les étudiants de 5e année de formation architecture Intérieure, de formation communication et de formation direction Artistique dans le cadre du cours de Brand curation conçu et conduit par Gilles Poplin, directeur de Penninghen.

Apporter sa “touche française” dans ce berceau du design est le défi audacieux que Delphine Pillault a voulu relever. Piostudio, son agence, s’est spécialisée dans l’agencement intérieur, l’architecture commerciale, le retail, la scénographie d’exposition mais également proposant à ses clients les déclinaisons visuelles dans une démarche de design global, le “global branding”. De l’aménagement d’intérieurs privés pour des particuliers danois à l’agencement de restaurants pour le centre ville de Copenhague, de la rénovation de l’Institut français du Danemark à un commissariat d’exposition de designers français, ses interventions sont nombreuses au sein de la capitale danoise. Elle monte parallèlement des expositions personnelles développant un travail artistique intégré à l’espace urbain : l’exposition d’immenses photographies dans “Who’s black / Who’s white” en 2013, ou “Ballonskoven”, installation éphémère et poétique composée d’une forêt de 200 ballons lumineux. Elle sera d’ailleurs la directrice artistique du prochain “Copenhagen Light Festival” en février 2019. Architecte d’intérieur, designer, scénographe, intégrant la stratégie visuelle et l’identité graphique à sa production, la française Delphine Piault renouvelle la vision de l’architecture de marque et du design d’espace par son approche innovante et personnelle au sein de l’île de Seeland. 

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