Marguerite Chaillou, diplômée de Penninghen en 2019 en direction artistique, publie son premier ouvrage à la maison d'édition Les Arènes : "Paris Typographie". L’aboutissement d’un projet qui n’est pas anodin puisqu’il s’agit de la publication du projet de diplôme et de fin d’études de Marguerite.
Avec nous, Marguerite a accepté de revenir sur ce projet mais aussi sur son parcours à Penninghen, sur ce que lui ont apporté ses études en direction artistique et sur ses projets futurs. Zoom sur un parcours d’alumni de Penninghen !
Que retiens-tu de ton parcours à Penninghen ?
Les enseignants ! Dès les Portes Ouvertes j’ai réalisé que la force de l’enseignement de Penninghen résidait surtout dans son équipe pédagogique : la très grande majorité sont des diplômés de Penninghen et surtout, tous sont de grands professionnels, en activité en parallèle des cours qu’ils dispensent à Penninghen. Durant ces mêmes Portes Ouvertes, dans la dernière salle de l’exposition, défilaient leurs travaux ; c’est ce qui m’a convaincue de rejoindre la rue du Dragon. Par la suite j’ai en effet rencontré des mentors dont les conseils et les regards affutés m’ont particulièrement fait grandir, années après années.
A quoi rêvais-tu quand tu étais encore à l’école ?
Je ne viens pas d’un milieu créatif, j’avais donc tout à découvrir. Penninghen m’a donné le temps nécessaire pour me désiller, pour multiplier les rencontres et pour découvrir tous les métiers de la création. Les stages et premières expériences professionnelles m’ont permis , petit à petit, d’affiner mes choix.
Que t’a apporté ton mastère en direction artistique à Penninghen ?
J’ai vécu ce mastère comme l’opportunité de tester mes premiers acquis en les appliquant concrètement et l’occasion de compléter mon portfolio. En cours de Direction Artistique les sujets sont très ouverts et permettent d’expérimenter sans le risque auquel expose un projet professionnel. Le clou de mastère et de mes cinq années d’études à Penninghen a été mon diplôme, trois mois entièrement dédiés à un sujet. Cela a été finalement le projet qui m’a lancé dans l’édition.
Peux-tu nous présenter ton projet de diplôme ?
Paris Typographie est un voyage typographique dans la capitale, comme un regard nouveau sur cette ville que nous connaissons tous. En terme de contraintes il y en avait peu, c’est pourquoi j’ai choisi ce sujet : les rues de Paris sont accessibles et je les connais comme ma poche. Grâce à mon maître de thèse, Michel Maidenberg, j’ai réussi à mettre de l’ordre dans mes trop nombreux clichés et vécu une véritable master-class de mise en page. Merci Michel ! L’idée était aussi de révéler une typographie moins académique, moins « suisse ». Pour cela je me suis orientée vers des lettrages vernaculaires, car j’avais le souci de valoriser les regards extrêmement inspirants de non-initiés. Choisir Paris, c’est aussi s’ouvrir à un public très large et, espérons le, pousser l’ouvrage hors de France.
Comment en es-tu venue à faire publier ton projet de diplôme à la maison d'édition Les Arènes ?
Ce projet à bénéficié de beaucoup de bienveillance lors de sa première sortie, en 2019, pour mon diplôme. Il m’a permis de rencontrer du monde et est naturellement passé de mains en mains. Mais, depuis le début, c’est Éric Pillault (directeur artistique, enseignant à Penninghen) qui avait particulièrement l’œil sur ce gros livre rouge. Ainsi, lorsqu’en 2020, Éric est arrivé aux Arènes, il m’a proposé de venir présenter le projet. Laurent Beccaria, directeur des Arènes a eu un « coup de cœur » et le 7 octobre 2021, il publiait Paris Typographie.
Peux-tu nous expliquer comment se déroule un projet de publication comme le tien ?
C’est un projet un peu particulier. Rarement un auteur a, comme je l’ai eu, la main sur les photos, la mise en page, la rédaction des textes et le calage. Les Arènes m’ont fait confiance et j’ai bénéficié d’une grande liberté. Tout du long j’ai aussi eu la chance d’être accompagnée par mon éditeur, Jean-Baptiste Bourrat, et Eric Pillault, Directeur artistique de la maison. Tous deux m’ont aidé à polir mon projet . En septembre a eu lieu la journée des représentants (chargés de vendre l’ouvrage sur le réseau) puis le service de presse (contacter les radios, TV, sites importants) et enfin, en octobre, le lancement de l’ouvrage que j’ai pu dédicacer dans les bureaux des Arènes. Par ailleurs la maison communique sur ses réseaux à propos du projet et, moi, je me déplace dans les salons et les librairies pour promouvoir l’ouvrage. La date de sortie en octobre n’est pas anodine, ce type de livre se vend généralement pour les fêtes. Le mois de novembre est crucial.
Quels sont tes futurs projets ?
En ce moment je suis à HEC en M2 pour acquérir des notions essentielles de management et business. Le fait d’avoir travaillé dans l’univers des arts appliqués m’a fait réaliser la nécessité de comprendre la valeur de mon travail et les structures dans lesquelles je pouvais le partager. Je pense sincèrement que les rôles d’exécutif créatifs ont de plus en plus besoin de doubles profils, qui conjuguent talents créatifs et compétences business . A côté je continue à travailler dans le monde du print, je réalise des identités visuelles et poursuis ma curation de magazines vintages sur Instagram avec mon compte @mad.mag.type. Bref, je prépare activement ma sortie d’école et j’ai hâte de vous en dire plus au printemps prochain.
Un dernier mot pour nos étudiants ?
Oui, peut-être : trouvez-vous des modèles et observez leurs parcours.
Marguerite Chaillou, présentant son projet de diplôme à Oliviero Toscani, photographe et directeur artistique, président du jury de Penninghen 2019.