Héloïse, étudiante en 5e année en architecture intérieure répond aux idées reçues sur Penninghen, l'année préparatoire en arts appliqués et la formation en architecture intérieure.
Avant de répondre à ces idées reçues concernant Penninghen, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Heloise, je suis en 5e année en formation Architecture Intérieure. Je connais Penninghen depuis toujours, mon père qui est architecte est également enseignant en 2e année d'architecture.
C’était tout tracé depuis toute petite que j’allais faire cette école et le cursus d’architecture. Pourtant j’ai eu un doute une fois en prépa en arts appliqués, je ne savais pas si je préférais le graphisme (Formation Direction Artistique) ou l’architecture intérieure.
On voit tellement de choses en première année, qu’on a envie de tout faire. C’est d’ailleurs une des forces de cette première année qui est hyper complète.
Est-il vrai qu’on peut intégrer Penninghen si on ne sait pas dessiner ?
VRAI. Lorsque je suis arrivée à Penninghen, je ne savais vraiment pas dessiner, rien du tout, je partais de zéro et ça m'effrayait un peu. Mais en fait, les deux premiers trimestres de l’année ont un coeff 1 alors que le 3e trimestre est coeff 2. Ça nous permet de progresser mais surtout de compenser ce qui péchait au premier et au deuxième trimestre quand on n’avait pas encore les bases. Personnellement, c’est ce jeu de coefficients qui m’a permis de regrimper complètement.
C’est vrai que Penninghen est très différent du lycée ?
VRAI. Ce qui est super cool quand on arrive à Penninghen, c’est qu’on voit plein de choses, on a vraiment envie de tout faire puisque ce sont des enseignements qu’on a attendus. Personnellement, je n’aimais pas trop le lycée, j’y allais juste pour mes copines. Je suis heureuse d’avoir pu trouver une école beaucoup moins scolaire que le lycée avec Penninghen. Même si, on ne va pas se mentir, on reste quand même une école très très scolaire, mais ce que je veux dire c’est que les cours qui y sont dispensés changent complètement de ceux qu’on a au lycée. En plus de ça vous rencontrez des gens qui aiment à peu près les mêmes choses que vous, alors qu’au lycée c’était plus disparate. Ici vous rencontrez et vous vous entourez de gens qui ont l’esprit créatif, qui aiment l’art qui partagent certaines choses avec vous et immédiatement ça crée des liens.
C’est vrai qu’il y a des synergies entre les cursus ?
VRAI. Je suis étudiante dans le cursus d’architecture intérieure mais j’ai gardé les copains que je m’étais fait durant la prépa et qui aujourd’hui sont dans le cursus direction artistique ou communication. C’est cool parce que nos métiers se regroupent vachement et j’espère qu’on sera amené à travailler ensemble par la suite. Nos trois cursus sont hyper complémentaires, c’est important qu’on reste en contact.
C’est vrai que c’est dur la prépa ?
VRAI. C’est un peu difficile, ça reste une prépa. Je trouve que cette difficulté est gage de qualité. Si je peux donner un conseil c’est d’apprendre à s’organiser.
Moi je suis très très organisée par nature donc je n’ai pas du tout subi ma première année. Si on ne s’organise pas c’est foutu, on ne sort plus, on ne voit plus nos amis ou notre famille et ça devient un cercle vicieux, c’est pas bon. Pour que ce cercle devienne vertueux, en définitive il faut savoir s’organiser et consacrer un temps pour chaque chose. C’est hyper important de continuer à avoir une vie sociale. Durant la prépa il faut vraiment relativiser, on est pas en PACES, on est pas en médecine, on ne sauve pas des vies, on a un métier créatif, on a un métier super chouette, on fait des métiers passion. Je pense vraiment qu’il y a une pression à s’enlever et qu’il faut se détendre un peu.
Commencez à vous organiser dès cet été : faites des listes, chronomètrez-vous, ce genre de choses.
C’est vrai qu’on n’a plus de vie quand on est à Penninghen ?
FAUX. Dans l’école on est noté sur 7, donc 7/7 ça correspond à 20/20. La moyenne est à 4/7.
Personnellement j’ai souvent privilégié d’avoir un 5/7 en y consacrant que 3h et en pouvant sortir, continuer à avoir une vie sociale, être bien dans ma tête plutôt que d’essayer à tout prix d’avoir systématiquement un 7/7 mais pas de vie à côté.
Organisez-vous pour vous octroyer du temps et avoir une vie en dehors de l’école. Détendez-vous, faites du yoga, du sport, sortez, faites des trucs, pour vous nourrir intellectuellement aussi, ne serait-ce qu’une expo. Lisez, voyez d’autres choses que l’école, ça va vous nourrir et ça va vous apporter des choses en plus par rapport aux gens de votre classe. Sortez !
C’est vrai qu’on doit recommencer une première année si on ne valide la prépa de Penninghen ?
FAUX. Les gens de mon atelier de prépa qui n’ont pas été admis en 2e année à Penninghen se sont inscrits dans d’autres écoles en 2e année directement. La prépa à Penninghen leur a servi de tremplin vers d’autres écoles.
Il y a plein d’autres écoles qui sont aussi très chouettes, très cool, où ça se passe très bien. Bon, moi c’était Penninghen ou rien, il n’y avait aucune autre école envisageable. Donc si je n’avais pas validé ma première année j’aurais sans doute redoublé.
C’est vrai que c’est une école professionnalisante ?
VRAI. En 4e année on a l'occasion de faire 2 stages en entreprise, c’est vraiment chouette, c’est notre vraie première expérience.
Moi j’en avais fait à la fin de la deuxième année et à la fin de la troisième année mais c’est des décisions de notre propre chef, l’école n’impose aucun stage avant la quatrième année, mais je vous le conseille. Cet été par exemple, si vous avez l’occasion de faire un stage d’une ou deux semaines en observation c’est toujours bon à prendre. Même si ce n’est pas l’expérience de vos rêves, même si ça ne se passe pas aussi bien que vous l’auriez espéré, vous en tirerez toujours quelque chose. C’est un peu compliqué à comprendre au premier abord mais sachez que même les mauvaises expériences vous sont bénéfiques, elles vous aident à comprendre ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas.
J’avais fait un stage dans une grosse entreprise, une grosse agence d’archi et juste après ça j’ai fait un stage dans une toute petite agence. Ça m’a permis de vraiment voir les différentes échelles d’agence et ce que je préférais pour la suite, les choses dans lesquelles je me suis sentie le plus à l’aise, le plus créative.
C’est vrai que c’est possible de concilier études à Penninghen et petit job à côté ?
VRAI MÊME SI… Je ne vais pas vous conseiller d’avoir des jobs étudiants en raison du rythme à Penninghen mais c’est tout à fait possible. Personnellement j’ai bossé tous les week-end depuis la 2e année donc c’est possible, c’est une question d’organisation. Il ne faut pas oublier que les frais de scolarité sont élevés, si on a envie d’avoir des activités en dehors, que papa et maman ne peuvent pas assouvir tous nos besoins, alors un petit revenu est utile.
À partir de la 3 année il y a des agences en graphisme ou en archi qui cherchent des juniors, sachant qu’on aura déjà 3 ans d’études et des notions pour eux c'est intéressant.
C’est vrai qu’il y a 97% d’insertion professionnelle après le diplôme ?
VRAI. Je ne suis pas encore diplômée, je suis en 5e année on est déjà beaucoup dans mon atelier à avoir reçu des promesses d’embauche suite à nos stages. Moi par exemple j’en ai deux. C’est pareil en direction artistique, il y en a plusieurs qui, à l'issue de leur stage, ont eu des propositions pour rester ou pour revenir un an après, une fois diplômés. Donc on reçoit beaucoup de propositions. Après on peut les voir comme un plan A ou comme un plan B ça dépend mais en tout cas c’est hyper gratifiant et hyper rassurant de se dire qu’on a une petite place qui nous attend bien au chaud. Ça prouve aussi qu’en agence on a fait bonne impression, qu’on travaille bien. En venant de Penninghen on a vraiment cette image de bosseurs, ils disent qu’on est des machines de guerre dans le monde pro. C’est un peu impressionnant d’avoir ce terme là qui nous est attribué mais c’est gage de qualité. On a aussi pu le voir lors de la soirée du yearbook où les diplômés viennent rencontrer les futurs diplômés. Tous les diplômés avec qui j’ai parlé ont trouvé du boulot. Donc pour nous, étudiants de 5e année, qui allons sortir de l’école d’ici 3 mois, c’est extrêmement rassurant, on se dit qu’on a pas fait tout ça pour rien.
C’est vrai qu’on peut faire une école d’architecture après Penninghen ?
VRAI. Le mastère Architecture intérieure est un excellent tremplin vers une école d’architecture. Les retours qu’on a c’est qu’une école d’architecture après Penninghen c’est très tranquille par rapport au rythme, la rigueur qu’on a, ça n’a rien à voir.
C’est vrai qu’il faut être en veille permanente quand on fait un métier créatif ?
VRAI ! Et c’est très facile ! Abonnez-vous à des newsletters ! C’est gratuit, c’est assez actuel et ça donne un premier pied dans le monde de la création. En architecture intérieure il y a le musée du Pavillon de l’Arsenal, les magazines Intramuros, AD, IDEAT, Milk… C’est bien aussi de regarder des newsletters ou des magazines artistiques et pas seulement liés à l'architecture. C’est bien de vous ouvrir un peu sur tout, il y a Connaissances des arts, Beaux arts, Art Newspaper, Art in the city, Art tips, la newsletter du musée d’art moderne qui est assez sympa.
Au niveau des livres, en prépa on nous répète tout le temps Le petit livre des couleurs de Pastoureau ou Un art contextuel, The craft man, Le manuel d’art graphique,... Mais vous allez aussi recevoir une liste et des idées de lecture tout au long de votre cursus ! Sans oublier L’art d’avoir toujours raison de Schopenhauer et Convaincre sans manipuler de Philippe Breton. Ce sont deux livres philosophiques, pas en lien direct avec le cursus mais en fait c’est hyper important de pouvoir vendre un projet dans nos métiers et c’est ce que vous allez apprendre tout au long de ces 5 années. C’est bien beau de créer si on ne peut pas le vendre. A moins d’avoir un nom et d'être très connu, si on ne sait pas vendre notre produit c’est compliqué. Je vous conseille aussi de regarder plein de biographies d’artistes, d’architectes, c’est intéressant ça donne des histoires de vie de gens qui partaient un peu de rien ou des gens qui étaient passionnés et on comprend que peu importe les bagages de chacun, à partir du moment où on a envie d’y aller, on y va. Ça donne beaucoup de courage je trouve.